Il vous faudra une longue marche en longeant l'estuaire du Jaudy, passant par le village de La Roche Jaune, pour arriver à celle que l'on surnomme la "Presqu'île de l'Echappée Belle".
Sur ce territoire, le calme et la tranquillité sont les traits caractéristiques de
Plougrescant, ancienne paroisse devenue commune indépendante en 1790. Cette impression vient sans doute du mysticisme qui se dégage
encore d'un village dont le fondateur, Gonéry, moine guérisseur
Grand-Breton immigré du 4ème siècle, semble
toujours couvrir la cité de sa protection.
Arrivé avec sa mère Eliboubane sur cette côte sauvage, il
entreprit d'évangéliser une petite
communauté d'agriculteurs-pêcheurs qui n'ont pas
cessé de le vénérer.
La légende prétend qu'il repose dans un sarcophage du 8ème siècle, à l'abri de la chapelle qui porte son nom.
Celle-ci, est coiffée d'une flèche de guingois, en plomb,
datant de 1612 mais restaurée depuis lors tout en gardant
cette particularité.
Elle repose sur une tour datant du 10ème siècle.
La chapelle abrite des trésors d'un art
déployé au 15ème siècle se révèlant par les
peintures de la nef, une Création pudibonde, une Fuite en
Egypte et d'autres épisodes bibliques qui en ornent les murs.
Un imposant mausolée datant de 1599 y chante la
mémoire de Guillaume du
Halgoët, ancien évêque de Tréguier, cotoyant une vierge blafarde taillée dans
l'albâtre au 14ème siècle.
Dehors, le calvaire édifié en 1595 est le point de ralliement d'une procession s'en allant chaque printemps sur l'île Loaven, emmenant les reliques du Saint rendre visite à sa mère ... Les trois croix qui le composent représentent le Christ entouré du bon et du mauvais larron.
La petite commune vécut pendant des siècles de la culture et de la pêche goémonière pour se tourner progressivement, au début du 20ème siècle, vers l'ostréiculture puis le tourisme naissant.
Il est vrai que pour cette dernière activité, elle ne manque pas d'atouts :
La côte sauvage faite de rochers et de galets où le sable ne s'étend que dans de petites criques est un véritable dédale où le promeneur se perd facilement. Parsemée de sentiers, telle un labyrinthe, elle aboutit à l'extrême Nord à la Pointe du Château.