Sans doute fondée par un des nombreux moines irlandais traversant la manche au 5ème siècle, cette petite commune rurale à pris le nom de l'un d'entre-eux : Saint-Maudez.
L'étymologie s'y prête d'ailleurs parfaitement : "Lann" signifiant ermitage en vieux breton, "Modez" provenant du patronyme de l'évangélisateur qui deviendra, quelques siècles plus tard, l'un des nombreux saints qui ont fait l'histoire de l'Armorique. C'est au cours des ans que Lanmaudez devint Lanmodez.
L'enclos paroissial de ce dernier village avant le Sillon de Talbert est baigné d'une lumière éclatante, au centre du petit bourg.
Son église fut fondée en 1768 et porte le nom du saint fondateur mais la porte qui en permet l'accès est beaucoup plus ancienne : elle date de 1567 !.
Quoique proche de Lézardrieux avec laquelle elle longe l'estuaire du Trieux, Lanmodez dépendait de l'évêché de Tréguier. C'est lors du procès de canonisation de Saint-Yves, originaire de Minihy en Tréguier, que le hameau fut érigé en paroisse indépendante, en 1330.
Occupé déjà à l'époque néolithique, le territoire de cette commune ne garde toutefois que des vestiges passant le plus souvent inaperçus : une allée couverte sur l'île Coalen et un souterrain à Kermenguy, datant de l'âge du fer.
De nombreux édifices plus récents parsèment toutefois une terre de petits paysans qui ne se tournaient vers la mer que pour améliorer l'ordinaire : les ruines d'un ancien château-fort (Castel-an-Hiar), quelques croix et chapelles, le château de La Villeneuve datant du 16ème siècle et le manoir de Kermaquer érigé aussi au 16ème siècle. Lanmodez connut 7 moulins : les moulins à eau (Pommelin) et les moulins à vents (Meuriot, Mezou-Jan et Keramiot) permettaient de transformer le produit des cultures sur des terres louées aux paysans par une dizaine de familles de nobliaux qui règnaient sur le pays dès le Moyen-âge.