Cette coquette station balnéaire était, du début du 17ème siècle jusqu'à la fin de la "grande pêche", au 20ème siècle, un des principaux ports bretons d'où partaient les goélettes vers les bancs de Terre-Neuve et d'Islande.
Mais le sol de cette charmante station essentiellement tournée vers les plaisirs de la mer a été foulé il y a déjà bien longtemps : les vestiges de quelques mégalithes que l'on trouvait dans les campagnes environnantes démontrent que l'homme préhistorique a occupé les lieux, y laissant des traces datant de 3500 à 1200 ans avant notre ère. Il n'en subsiste pratiquement rien : l'insouciance des anciens pour les souvenirs du passé en ont fait disparaître l'essentiel ... C'est ainsi que le dolmen surnommé "la Table de Margot" disparut en 1816 ... pour servir de matériau dans l'édification du port !
Celui-ci, bien protégé de la houle par deux jetées en fermant presqu'entièrement l'accès, est le rendez-vous des passionnés de la voile.
C'est au coucher du soleil, à l'étale de la marée haute, qu'il offre une vision romantique où la pensée vagabonde du nostalgique des histoires "d'avant" pourra laisser libre cours à sa fantaisie ...
Au Moyen Age, Binic est un petit centre économique où artisans et paysans se rencontrent au centre d'un hameau comptant alors une vingtaine d'habitations. Faisant alors partie d'Etables-sur-Mer, le village se développe et devient commune indépendante en 1821, abritant désormais plus de 1600 âmes.
Il deviendra dès 1845 le premier port français armant pour la Grande Pêche : à cette époque, 1800 marins embarquaient à bord des voiliers mouillant devant la cité ! Les imposants Trois Mâts des campagnes de Terre Neuve laissèrent plus tard la place aux goélettes sillonnant les bancs au large de l'Islande, pour disparaître au début du 20ème siècle. Elle n'étaient déjà plus que 18 en 1865 et en 1913, il ne restait guère que 5 unités inscrites au rôle. Cette grande mais courte épopée s'achevant avec l'avènement des bateaux à moteur, les marins de Binic se spécialisèrent dans la pêche à la coquille qui, aujourd'hui encore, constitue l'essentiel des ressources maritimes.
A l'embouchure de la rivière Ic, dont elle a pris le nom, cette petite ville possède un surnom : Cité des Embruns.
Elle est désormais devenue une cité résolument tournée vers le tourisme et ne s'éveille pratiquement plus que lors des exodes massifs des vacanciers
Hors les beaux jours, elle est d'un calme qu'apprécient les anciens et les résidents.
Si vous venez de Pordic par le chemin des douaniers surplombant les falaises, vous aboutirez à la première plage du bourg, bordant une anse abritée au Nord par la jetée de Penthièvre, qui vous fera découvrir un petit port grouillant d'activité. Après avoir traversé le quai des Corsaires, reprenez ensuite le sentier : longeant la côte, après avoir longé les deux autres plages de Binic, vous arriverez ensuite, à la Pointe de Trouquetet. D'ici, toute la baie de Saint-Brieuc, jusqu'au delà du Cap d'Erquy, offre un panorama grandiose que seule la brume peut parfois estomper ...