Saint-Cast le Guildo

 Vous aurez sans doute quitté le site du château du Guildo en descendant la ruelle menant au petit village du même nom, sur les bords de l'Arguenon. Traversez alors le pont qui l'enjambe et descendez l'escalier qui mène au quai du petit port de commerce de Notre Dame-du-Guildo : nous commençons ici notre découverte de Saint-Cast, auquel le nom de sa paroisse voisine a été ajouté lors de leur fusion, en 1972.

Avant la construction du pont, le passage de l'Arguenon réputé dangereux était assuré par un bac qui existait déjà à l'époque gallo-romaine : il était le passage obligé de voies fréquentées. A partir de 1370, ce sont les moines qui assuraient le passage, prodiguaient des soins et offraient l'asile aux pauvres, dans deux petits hôpitaux construits de part et d'autre de la rivière sur ordre de Charles de Dinan. Au 18ème siècle, ce service fut assuré par des particuliers mais dans des conditions souvent périlleuses : deux à trois barques passaient sur l'autre rive à marée haute. Pendant la basse mer, c'est à dos d'homme qu'il fallait traverser ... à cheval ou en voiture pour ceux qui en possédaient ! Les bancs de sable mouvants changeant d'emplacement sous l'effet des courants, les bains de vase n'étaient pas rares et quelques voyageurs y perdaient même la vie ! Certaines nuits de pleine lune, on les entend parfois gémir près du quai où s'amarrent les bâteaux ...

Le premier pont de bois, faisant l'objet d'un péage, construit en 1864, fut remplacé par celui-ci en 1973 en même temps que le nouveau quai du petit port.

En partant d'ici, longeant les rives de l'Arguenon, vous parviendrez à l'emplacement des "pierres sonnantes" éparpillées sur la plage près de la falaise, au lieu-dit Goule d'Enfer.

Amphibolitiques, elles émettent un son métallique lorsqu'on les choque. Liées à une des nombreuses légendes gargantuesques, elles gisent simplement, comme oubliées de celles-ci.

En face, sur l'autre rive, le château du Guildo s'étire sur son promontoire ...

Quittant ces lieux paisibles, remontez la côte qui longe le château du Val dont l'origine remonte au 16ème siècle. Incendié par les Anglais en 1758 il fut acquis par Pierre de Chateaubriand (l'oncle de l'écrivain) qui le rénova. Plus loin, après une descente abrupte, vous arriverez à la plage des Quatre Vaulx, croissant doré entouré de verdure et protégé par une haute falaise. Le site paraît n'avoir aucune histoire car uniquement occupé par les installations d'un mareyeur. Il fut pourtant habité dès avant notre ère et les vestiges d'une villa romaine sont enfouis sous vos pieds ...

Poursuivez votre périple en remontant quelque peu le superbe vallon et vous arriverez bientôt sur la pointe dominant la baie, très justement nommée la Pointe du Bay :

Du haut de sa falaise et dominant l'estuaire dans un environnement naturel préservé, elle offre une vue unique sur les bouchots allant jusqu'à la Grande Roche en Saint-Jacut.

Plus loin, Saint-Briac se mire dans les eaux d'une mer émeraude et, se profilant à l'horizon, la Pointe du Décollé tente de cacher la cité corsaire.....Au Nord, la plage de Pen-Guen mène à la Pointe de la Garde.

Reprenez le sentier et dirigez-vous vers celle-ci :

Derrière vous, au Sud, se profile la

Pointe du Bay qui enserre la plage

que vous venez de quitter. La mer

tranquille, apaisée par l'abri que lui

confère la pointe par l'Ouest, bat

doucement, de vaguelettes à

crêtes immaculées, un sable doré

que foulent en été une multitude

d'adeptes du farniente.

au centre :

Passant les dernières villas

bordant la voie qui mène à la

statue de Notre Dame de la

Garde, après quelques

mètres menant à la petite

rue descendant vers une

minuscule cale ...

...poursuivant le sentier qui

serpente entre les ajoncs,

face à l'immensité d'une

mer devenue bleue sous le

ciel dégagé, vous vous

laisserez sans doute aller à

quelque rêverie.....

mais tournant les yeux vers le Nord :

 

Le premier émerveillement passé face à une baie superbe qui abrite la Grande Plage, portant votre regard vers la Pointe de Saint-Cast, vous ressentirez sans doute une certaine déception en y apercevant une immense verrue de béton : un immeuble à appartements et commerces gâche la vue d'un site pourtant classé depuis 1943 !

La froideur de ce bâtiment horrible cache une falaise qui ne mérite pas un tel destin ! Puissent de telles horreurs ne pas se répéter ... ce serait une injure à un pays qui veut garder son authenticité !