Avant la construction du pont, le passage de l'Arguenon réputé dangereux était assuré par un bac qui existait déjà à l'époque gallo-romaine : il était le passage obligé de voies fréquentées. A partir de 1370, ce sont les moines qui assuraient le passage, prodiguaient des soins et offraient l'asile aux pauvres, dans deux petits hôpitaux construits de part et d'autre de la rivière sur ordre de Charles de Dinan. Au 18ème siècle, ce service fut assuré par des particuliers mais dans des conditions souvent périlleuses : deux à trois barques passaient sur l'autre rive à marée haute. Pendant la basse mer, c'est à dos d'homme qu'il fallait traverser ... à cheval ou en voiture pour ceux qui en possédaient ! Les bancs de sable mouvants changeant d'emplacement sous l'effet des courants, les bains de vase n'étaient pas rares et quelques voyageurs y perdaient même la vie ! Certaines nuits de pleine lune, on les entend parfois gémir près du quai où s'amarrent les bâteaux ...
Le premier pont de bois, faisant l'objet d'un péage, construit en 1864, fut remplacé par celui-ci en 1973 en même temps que le nouveau quai du petit port.
En partant d'ici, longeant les rives
de l'Arguenon, vous parviendrez à l'emplacement des
"pierres sonnantes" éparpillées sur la plage
près de la falaise, au lieu-dit Goule d'Enfer.
Amphibolitiques, elles émettent
un son métallique lorsqu'on les choque. Liées
à une des nombreuses légendes gargantuesques,
elles gisent simplement, comme oubliées de
celles-ci.
En face, sur l'autre rive, le château du Guildo s'étire
sur son promontoire ...
Quittant ces lieux paisibles, remontez la côte qui longe le château du Val dont l'origine remonte au 16ème siècle. Incendié par les Anglais en 1758 il fut acquis par Pierre de Chateaubriand (l'oncle de l'écrivain) qui le rénova. Plus loin, après une descente abrupte, vous arriverez à la plage des Quatre Vaulx, croissant doré entouré de verdure et protégé par une haute falaise. Le site paraît n'avoir aucune histoire car uniquement occupé par les installations d'un mareyeur. Il fut pourtant habité dès avant notre ère et les vestiges d'une villa romaine sont enfouis sous vos pieds ...
Poursuivez votre périple en remontant quelque peu le superbe vallon et vous arriverez bientôt sur la pointe dominant la baie, très justement nommée la Pointe du Bay :
Du haut de sa falaise et dominant
l'estuaire dans un environnement naturel
préservé, elle offre une vue unique sur les
bouchots allant jusqu'à la Grande Roche en
Saint-Jacut. Plus loin, Saint-Briac se mire dans
les eaux d'une mer émeraude et, se profilant à
l'horizon, la Pointe du Décollé tente de
cacher la cité corsaire.....Au Nord, la plage de
Pen-Guen mène à la Pointe de la
Garde.
Reprenez le sentier et dirigez-vous vers celle-ci :
Derrière vous, au Sud, se
profile la Pointe du Bay qui enserre la plage
que vous venez de quitter. La mer
tranquille, apaisée par l'abri
que lui confère la pointe par l'Ouest,
bat doucement, de vaguelettes à
crêtes immaculées, un
sable doré que foulent en été une
multitude d'adeptes du farniente.
au centre :
Passant les dernières villas
bordant la voie qui mène
à la statue de Notre Dame de la Garde, après quelques
mètres menant à la
petite rue descendant vers une minuscule cale ... ...poursuivant le sentier qui
serpente entre les ajoncs, face à l'immensité d'une
mer devenue bleue sous le ciel dégagé, vous vous
laisserez sans doute aller à
quelque rêverie.....
mais tournant les yeux vers le Nord :
Le premier émerveillement
passé face à une baie superbe qui abrite la
Grande Plage, portant votre regard vers la Pointe de
Saint-Cast, vous ressentirez sans doute une certaine
déception en y apercevant une immense verrue de
béton : un immeuble à appartements et
commerces gâche la vue d'un site pourtant
classé depuis 1943 ! La froideur de ce bâtiment
horrible cache une falaise qui ne mérite pas un tel
destin ! Puissent de telles horreurs ne pas se
répéter ... ce serait une injure à un
pays qui veut garder son authenticité !