A l'embouchure de la Rance, entre le barrage et Saint-Malo, cette commune était d'abord un faubourg de la ville corsaire, de 1753 jusqu'à la révolution. Elle fut ensuite commune indépendante jusqu'en 1967 puis rattachée définitivement à Saint-Malo.
Mais bien avant que la forteresse malouine existe, Saint-Servan était une cité prospère. Elle vit son apogée à l'époque de l'occupation romaine.
Fortifiée, ceinte de remparts, elle était le passage obligé de tout commerce en amont de la rivière. Jusqu'au 4ème siècle, les embarcations de toutes natures abordaient un port naturel à l'abri des vents dominants. Une tour de guet massive dominait une cale où échouaient les navires marchands.
Saint-Malo n'était à cette époque qu'un rocher battu par les flots ...
Saint-Servan est à l'origine du nom de la région : Clos Poulet ou Clos du pays d'Alet, située entre le pays de Cancale et la vallée de la Rance. Une commune seulement a gardé une trace patronymique de cette origine : Saint-Père Marc en Poulet.
Saint-Servan occupe toujours une place stratégique
à l'entrée de la vallée.
Cette situation privilégiée en a fait depuis
longtemps un poste de défense contre les envahisseurs.
Solidor, forteresse élancée vers le
ciel, en est la gardienne depuis 1382.
Son nom, issu du breton "steir dor" signifie "porte de la
rivière" :
Construite par Jean IV de Bretagne pour contrôler Saint-Malo, défendre l'estuaire ... et empêcher le commerce avec Dinan, elle fut transformée par la suite en prison. Elle est devenue musée des Cap-Horniers, abritant désormais les souvenirs de campagne des voiliers du XVIème au XIXème siècle.
La cité d'Aleth, presqu'île
escarpée s'avançant dans la mer,
abrita longtemps une cité gallo-romaine mais la seule
trace
encore visible de cette occupation se trouve à
l'entrée du cap,
face à Solidor :
Il s'agit des ruines de l'ancienne
cathédrale Saint-Pierre,
datant du IXème siècle.
En faisant le tour de la presqu'île par le chemin de ronde, vous découvrirez également les remparts de l'ancien fort construit en 1759. Les traces du dernier conflit armé, des tourelles d'acier ayant abrité mitrailleuses et canons, complètent le paysage du sentier. Au sommet, intra-murros, un musée et les vestiges de ce dernier fait de guerre ...
De retour au pied de Solidor, vous assisterez peut-être au débarquement du produit de la pêche des quelques bâteaux qui sont encore attachés à la vieille cale.
La tour Solidor, la cale et la plage de Saint-Servan
Dans l'enceinte de l'ancien arsenal (au fond sur les photos de gauche), abrité sous un préau aménagé sur la cale de radoub, vous pourrez voir ce qu'il reste d'un vieux bâteau en bois : l'Ar Zénith qui servait de courrier pour l'île de Sein. Après bien des péripéties, notamment lors du dernier conflit armé, il a été retrouvé par une bande de copains alors qu'il pourrissait sur un banc de vase... Classé monument historique en 2000, il va subir une cure de rajeunissement : une association aidée par plusieurs mécènes tente de le restaurer. Travail de titan ... quelque peu utopique : son état lamentable, réduit à l'état de carcasse trouée sur laquelle pousse les mauvaises herbes ne semble toutefois pas émousser l'ardeur de ceux qui veulent le voir naviguer à nouveau ...