Ce saint venant de Grande-Bretagne avec tout son monastère défrichait la région afin d'y installer sa paroisse.
Manquant de ressources financières et désireux de monter à Paris afin de solliciter l'aide du roi Childebert (nous sommes au 6ème siècle), il quitta son ermitage, longeant la rive gauche de la Rance afin d'y trouver un passage à gué. Arrivé à l'endroit où vous vous trouvez, il rencontra deux aveugles qui, sans doute, désiraient également passer la rivière. Engageant la conversation, ceux-ci lui dirent être chrétiens. Touché par leur cécité, Lunaire, se rendant compte qu'ils se trouvaient au bord d'un ruisseau formé par une fontaine, y puisa de l'eau afin de leur laver les yeux. Ceux du premier aveugle s'ouvrirent mais le second ne retrouva l'usage que d'un oeil ! Il avait menti et n'était en réalité que catéchumène... Lunaire entreprit alors de compléter sa conversion, lui lava à nouveau les yeux et il recouvra totalement la vue.
A cet endroit existent deux fontaines, de part et d'autre du sentier . D'un côté, vous apercevrez l'un d'elles : à quelques mètres, derrière une clotûre, elle est réduite à deux murets d'angle en pierre couverts d'une dalle de béton, dans un talus.
L'autre (photo ci-contre) ne peut être aperçue par le promeneur car érigée derrière le mur d'enceinte du domaine de Péhou. Selon certains, il s'agirait de la "vraie" fontaine de la légende ...
A l'origine, elle n'était qu'un trou d'eau très quelconque ... Le propriétaire actuel du château l'a fait aménager en la canalisant par des murets en pierre, dans le sol. Elle est désormais presqu'invisible, envahie par une végétation exhubérante.
Il y a également déposé une ancienne statue représentant un saint mitré dont l'origine est incertaine. Elle semble néanmoins dater du 16ème ou 17ème siècle et apporte au site un cachet plus ou moins étrange ... voire mystique.
Saint-Lunaire paraît y protéger les lieux ...
En surplomb il existait une chapelle Saint-Lunaire
dont l'origine remonterait au 14ème siècle. Elle
était alors l'objet de pélerinages aujourd'hui
disparus et pour cause : elle n'est plus là ...!
Revendiquée au 17ème siècle par le
propriétaire du manoir de Vaux-Carheil, elle fut
démontée (quoiqu'à cette époque en
mauvais état) et remontée, pierre par pierre dans
l'enceinte du domaine de ce manoir. On peut les apercevoir le
long de la petite route qui mène à
Péhou.
Vous voyez le manoir ici, à droite :
Rares sont les vestiges de la construction d'origine.
On peut
en remarquer sur une maison de La Falaise :
deux têtes
grossièrement sculptées dans le granit.
S'agirait-il des deux aveugles de la légende ?